Ce 4ème album parle du besoin de se retrouver. Il est tour à tour apaisé et rageur, méditatif et envoûtant, ou férocement électrique. Enregistré dans les conditions du live, on y entend des guitares en open, décharnées, qui évoquent parfois les moments épileptiques d'un Neil Young, une batterie sobre et précise, pour des titres rêches, pleins d'échardes et de rage. Et puis, soudain, la clairière s'éclaircit et tout est plein de lumière : des arrangements en formes d'arabesques nous plongent dans la rêverie, et évoquent les tapisseries fines de Broadcast. A la fois retrouvailles avec soi-même et cri de révolte, Stillness est, comme tous les miroirs, à double tranchant : tourné vers soi, il nous redonne conscience. Retourné vers le monde et les autres, il pose une question : où est le reflet commun de notre humanité ?

Rock & Folk nº 640 p.68 du 26/11/2020, noté 3/5
New Noise nº 56 p.83 du 09/03/2021, noté 9/10