C'est toujours avec autant de singularité et d'élégance, que JULIA SARR chemine à travers son époque et poursuit sa quête d'un chant Wolof décomplexé de tous les ancrages de la tradition. Dans ce nouvel album composé avec le talentueux pianiste et producteur Fred Soul, la voix mezzo-soprano de Julia offre ce souffle intense de la soul des griots, hors des tiroirs identitaires. On entendra la beauté de l'Afrique avec les sonorités du sophistiqué Fender Rhodes de Fred Soul , la délicatesse des guitares d'Anthony Jambon et Guimba Kouyaté, le violoncelle de Guillaume Bongiraud, le trombone de Robinson Khoury, la fougue des percussions de Stéphane Edouard Mamané Thiam et Mbaye Dieye Faye qui embrassent la rondeur de la basse d'Alune Wade. Dans un titre hommage, le grand Youssou N'Dour dira quelques mots d'éternité pour son défunt ami Habib Faye, l'émouvant synthé de Jean-Philippe Rykiel honorera aussi cette inconsolable perte.Julia puise toute sa sensibilité dans ses racines, moment de délicatesse où l'Afrique rencontre le Jazz.Elle ne se lasse pas de chanter l'amour, la foi, la migration, l'enfance, mais aussi le thème sociétal du mariage forcé ou du père manquant "Yéné, Nobel bi, Jaya, Doynawar, Laamin, Njaboot"Ses chansons ont une empreinte de liberté et de poésie, comme des trésors à découvrir.

Télérama nº 3823 p.53 du 19/04/2023, noté 3/4