Du Mali au Bénin et jusqu'aux Caraïbes et à la Nouvelle-Orléans, portée par un orchestre flamboyant de cordes, de peaux et de cuivre, la voix d'un génie adolescent explore les routes de la créolité. Pour ce périple panafricain entre soul et blues sahélien, Kala Jula a fait peau neuve, abreuvant sa mue aux sources du vaudoun du Bénin autant qu'à celles de la jeliya, la tradition des griots du Mandé.Lorsque nous sommes arrivés à Kéla, village natal de Fama et haut lieu de la jeliya, pour une première résidence préparatoire de ce répertoire, Samba Diabaté et moi y avons retrouvé un autre natif du lieu, le célèbre chanteur Kassé Mady Diabaté. Quand nous lui en avons parlé, il a béni notre projet. Nous nous réjouissions qu'il puisse le voir lorsqu'il serait terminé, mais la vie en a décidé autrement. Moins de deux mois après notre rencontre, Kassé Mady s'est éteint. Cette musique lui est dédiée.