Un mois seulement après son enregistrement en studio du Clavier bien tempéré, Keith Jarrett affrontait une fois de plus les défis de ce grand ensemble de préludes et de fugues composé par Bach entre 1722 et 1744, lors d'un concert à Troy, dans l'état de New York, en mars 1987. Comme Jarrett l'expliquait très bien lui-même à l'époque, l'un des grands objectifs de cette interprétation est la transparence, le but étant de mettre en contact de façon très intime l'auditeur et le compositeur. "La direction même du discours, les lignes mouvantes dessinées par les notes, sont intrinsèquement expressives... Quand je joue Bach, j'ai l'impression d'entendre le mouvement de sa pensée et c'est ce que je veux faire passer. Toute notion de couleur est étrangère à ce processus."

Diapason nº 683 p.85 du 08/10/2019, noté 4/6